Choisit-on d’être chômeur, jeune, malade, retraité...?

  • Première séance du mercredi 23 novembre 2011
Attaque frontale sur la politique gouvernementale par la députée Jeanny Marc (Apparenté Socialiste, radical, citoyen et divers gauche) lors de la séance des questions au gouvernement...

Mme Jeanny Marc : Monsieur le Premier ministre, après le deuxième train de mesures de votre plan de rigueur, au préjudice social évident, votre Gouvernement a commis une nouvelle faute morale en conduisant au paroxysme de leur échec une décennie de politiques stigmatisantes de redistribution et de répartition.

Aux défis du futur que doit relever la France, vous proposez de répondre par des politiques publiques insupportables, injustes et rebattues, qui ont désormais stratifié cette République en quatre catégories : celle des très riches, celle des privilégiés fiscaux, celle des classes populaires et celle de l’outre-mer.

[...]Choisit-on d’être chômeur, jeune, malade, retraité, personne en situation de handicap ou originaire de l’outre-mer ? Devrait-on tout simplement se culpabiliser de faire partie de cette catégorie de Français qui est prétendument fraudeuse et vole les autres Français ?

Monsieur le Premier ministre, pourquoi deux poids, deux mesures avec, d’un côté, les évadés fiscaux, les bandes organisées de la finance qui ont précipité cette crise, qui ont bénéficié des deniers publics et qui, aujourd’hui, peuvent licencier impunément, et, de l’autre côté, d’autres Français qui ne peuvent se loger, trouver un emploi, se soigner, se déplacer librement ou s’instruire, alors que ce sont des droits fondamentaux ?

Comment croire en l’avenir de nos sociétés lorsque notre jeunesse est maintenue dans la précarité ? Comment interpréter votre éthique de la responsabilité des causes à l’origine de la violence alors que nous savons tous que la police et la justice manquent cruellement de moyens ?

En outre-mer, comment demander aux ménages des efforts supplémentaires alors que l’indice des prix a déjà dépassé celui de fin 2008, période qui a vu le début des grèves contre la vie chère ? 

[...]Monsieur le Premier ministre, l’heure n’est plus aux attentes. L’heure est au bilan. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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