La drone de guerre au Sénat...

[AU SENAT] Séance du 28 novembre 2011 : examen des crédits de la mission « Défense » et du compte spécial « Gestion et valorisation des ressources tirées de l'utilisation du spectre hertzien ». 

Le Sénat a annulé dans la nuit du 28 novembre des crédits alloués au développement d'un drone franco-israélien, confié à Dassault pour équiper l'armée française, jugé trop cher et pas assez performant par les sénateurs, lors de l'examen en séance du budget de la Défense [+] 

Pour rappel, le choix du ministère n'a cessé de faire débat : Gérard Longuet, auditionné le 11 octobre devant la commission défense du Sénat, reconnaissait que le « coût total de possession [du Heron TP] jusqu’en 2020 est supérieur d’un peu moins de 40% » à celui du Reaper [+].

...EXTRAIT... 

M. Jeanny Lorgeoux : Troisième et dernier exemple : les drones MALE. Vous demandez au Parlement, monsieur le ministre, les crédits nécessaires à l'achat de la solution la plus chère – elle coûte 30 % de plus, mais vous sembliez tout à l'heure contester ce chiffre – et la moins performante – 20 % de moins.
Cet achat vise à permettre à Dassault, notre fleuron national d'acquérir aux frais du contribuable – cela me fait un peu penser veau sous la vache, et je vous demande de pardonner au sénateur rural que je suis la rudesse de cette métaphore agricole ! (Sourires.) – une compétence industrielle spécifique qu'il n'a pas et dont, a priori, il ne devrait pas avoir besoin.

[...] C'est la troisième fois que nous achetons des drones au même industriel : en 1997, nous avions acheté le drone Hunter, en 2002 le drone Heron, en 2012 le drone Heron TP. Et je ne parle même pas du lancement du programme NEUROn en 2007 !
Certains esprits malins pourraient y voir plus que des coïncidences et parleront dans l'emballement de « drone présidentiel », ce dernier adjectif renvoyant à l'élection, pas à la personne du Président.

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