Tarif opposable, manteau de fourrure et dessous-de-table

  • Première séance du mardi 22 novembre 2011
Discussion autour des 30% de patients soignés à un tarif opposable : depuis la réforme de l’assurance maladie de 2004, la plupart des contrats de complémentaire santé sont « responsables »...dans le parcours de soins, les contrats responsables doivent rembourser au moins 30 % du tarif opposable pour les consultations du médecin traitant et du médecin correspondant [source Wiki]

M. Jean-Luc Préel : Nous sommes aujourd’hui confrontés au problème, qui est réel, des dépassements d’honoraires, difficiles à supporter pour beaucoup de nos concitoyens.

[...]Ensuite, il prévoit 30 % de patients soignés à tarif opposable. Je n’ai pas compris comment les praticiens choisiraient ces 30 %. Seront-ils tirés au sort ? Le choix se fera-t-il en fonction de la bague de la cliente ? (Sourires.) J’aimerais vraiment comprendre comment on choisira ces 30 %.

M. Philippe Vitel : Mais enfin, monsieur Préel, vous avez exercé !

M. Jean-Luc Préel : Justement !

M. Philippe Vitel : Eh bien alors, comment pouvez-vous dire ça ?

M. Jean-Luc Préel : Je vous demanderai d’abord, monsieur Vitel, de rester calme.

Quand j’étais chef de clinique, j’ai dû un jour remplacer l’un de mes patrons, qui était malade. Il m’a dit : « Tu feras la clientèle privée à ma place cet après-midi. » Je lui ai alors demandé : « Je leur prends combien ? » Il m’a répondu : « Regarde le manteau de fourrure et la bague de la patiente. C’est en fonction de ça que tu fixeras le tarif. Si la cliente a un beau manteau et qu’elle n’a pas les moyens, tant pis pour elle ! » (Sourires.)


M. Guy Lefrand : C’était il y a longtemps !

M. Denis Jacquat, rapporteur : C’est l’habitude de l’internat des hôpitaux de Paris !

M. Philippe Vitel : Cela ne se passe pas comme ça chez nous !

M. Jean-Luc Préel : J’aurais bien des choses à dire sur la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, monsieur Vitel ! Ne me cherchez pas sur ce sujet, car vous ne seriez pas déçu de la façon dont cela se passe. Je pense en particulier aux dessous-de-table qui se pratiquent, malheureusement, dans cette région.

M. le président : Mon cher collègue, merci de garder votre calme !

M. Jean-Luc Préel : Mais il ne faut pas confondre dépassements d’honoraires et dessous-de-table, bien entendu…

Lien : http://www.assembleenationale.fr/13/cri/2011-2012/20120062.asp#P493_79335

Abonnez-vous !