Mais ils sont où ? mais ils sont où...les policiers ?

Deux articles récents posent la question de la répartition des effectifs de la police (l'un dans le parisien daté du 22/12/2011 "Où sont les policiers parisiens ?", l'autre aujourd'hui sur le site du monde.fr). A Paris par exemple, un déséquilibre existe entre les différents arrondissements : on compte ainsi un policier pour 61 habitants dans le 1er arrondissement… contre un pour 531 dans le 20e.

Sur le site de l'Assemblée, cette question de la répartition ne date pas de cette année, bien au contraire...Delphine Batho avait déjà en 2008 posée la question au ministre de l'interieur de l'époque...et renouvelé sa demande deux ans plus tard

[A L’ASSEMBLÉE] Extrait de la Troisième séance du mardi 4 novembre 2008 :

Mme Delphine Batho : C’est pourquoi nous vous proposons une autre stratégie (« Ah ? » sur les bancs du groupe UMP), qui donne la priorité à l’implantation locale d’une véritable police de quartier territorialisée. Nous y reviendrons lors de la discussion des amendements.

Je voudrais quand même dire un mot de la répartition des effectifs, car on ne sait toujours pas quelle est la clef de répartition entre les circonscriptions de police. Le tableau qui figure en annexe du rapport est éloquent. La moyenne nationale est d’un policier pour 431 habitants, mais ce ratio est d’un pour 595 à Mantes-la-Jolie, un pour 614 à Sainte-Geneviève-des-Bois, un pour 553 à Argenteuil, et j’en passe. Pouvez-vous nous dire, madame la ministre, si vous comptez vous atteler à la réforme de la répartition des effectifs de police ? Il nous semble qu’il y a là une marge de manœuvre intéressante. Nous sommes opposés aux réductions d’effectifs, mais nous n’avons pas pour autant la culture des créations de postes à tout prix. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

En matière de redéploiements, de bonnes réformes pourraient être faites, mais vous tardez à les mettre en œuvre.

[A L’ASSEMBLÉE] : Extrait de la Deuxième séance du mercredi 10 février 2010

Mme Delphine Batho : Cet amendement concerne le problème récurrent de la répartition territoriale des policiers. On dénombre en moyenne, sur l’ensemble du territoire, un policier pour 422 habitants; un pour 209 à Paris en se limitant aux effectifs de la police urbaine de proximité; un pour 621 à Mantes-la-Jolie; un pour 486 à Bondy et un pour 539 à Argenteuil. Force est de constater que, dans un certain nombre de banlieues et de villes moyennes, l’on se situe bien en dessous de la moyenne nationale.

Depuis de nombreuses années, la question est posée de revoir la répartition des effectifs afin qu’elle corresponde mieux à la réalité des territoires les plus exposés à la délinquance. Votre prédécesseur, monsieur le ministre, avait, à plusieurs reprises, annoncé des réformes en ce sens; elles n’ont jamais vu le jour. Suite aux événements qui s’étaient produits en Seine-Saint-Denis, notre collègue Bruno Le Roux avait demandé la création d’une mission d’information sur ce sujet. La majorité, hélas, s’y est opposée.

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