Sarkozy : "Cette folie qui consiste à augmenter les impôts"...

C'est officiel, le Sénat est à gauche. Et de ce fait, vient de renvoyer dans ses six mètres le projet de finances du plan FIllon II, en refusant la hausse de la TVA de 5,5 % à 7 %. «Le Sénat a supprimé, mercredi 14 décembre, la création d'un taux intermédiaire de TVA à 7%», assure ainsi le site du Sénat.

[AU SÉNAT] : Extrait de la Séance du 13 décembre 2011

M. François Marc : Contrairement à ce que continue d'affirmer le Gouvernement, le plan global qui nous est ici proposé ne repose pas majoritairement sur les dépenses. Il consiste très clairement à augmenter les impôts de façon considérable, et ce en contradiction avec les engagements de Nicolas Sarkozy. Nous avons encore en mémoire ses propos : « Cette folie qui consiste à augmenter les impôts, à augmenter les taxes, je vous le dis clairement, je n'a pas été élu pour ça et je ne le ferai donc pas. » (Rires sur les travées du groupe socialiste-EELV.)

M. Roland Courteau : Une promesse de plus !

M. François Marc : Or qu'a fait le Gouvernement avec le premier plan de rigueur ? Il a réalisé 11 milliards d'euros d'économies, mais avec des augmentations de taxes à hauteur de 10 milliards d'euros !

Aujourd'hui, ce collectif prévoit des hausses d'impôts supplémentaires en 2013, pour près de 8 milliards d'euros.

Ainsi, au total, les plans de rigueur Fillon I et Fillon II constituent une ponction globale de 18 milliards d'euros d'impôts nouveaux.


[ ... ]Pourquoi ne pas avoir récupéré une partie des cadeaux fiscaux consentis en début de mandat via des niches fiscales très nombreuses ? Cela aurait été très simple, car notre fiscalité regorge, chacun le sait, de niches inefficaces et injustes. Depuis 2002, les gouvernements de droite auront créé ou élargi plus de 230 niches fiscales.

Entre 2004 et 2009, elles ont augmenté de 142 %, et le Conseil des prélèvements obligatoires a repéré pas moins de 538 mesures dérogatoires fiscales et sociales, à propos desquelles un rapport officiel de Bercy a indiqué qu'elles étaient improductives pour la moitié d'entre elles, représentant 50 milliards d'euros !

Au lieu de revenir sur ces largesses inconsidérées des années écoulées, le Gouvernement a choisi d'augmenter la TVA, l'impôt le plus injuste qui soit.

[ ... ]À titre de comparaison, souvenons-nous que la baisse de l'ISF accordée en juin dernier représentait un montant équivalent au produit qui sera issu de l'augmentation de la TVA, c'est-à-dire près de 2 milliards d'euros. En choisissant d'augmenter la TVA, le Gouvernement donne corps, encore un peu plus, à sa préférence pour l'impôt proportionnel plutôt que pour l'impôt progressif.

[ ... ]Le chiffre sur lequel je voulais attirer votre attention est le suivant : entre 2002 et 2012, la part des ressources fiscales provenant de la TVA, l'impôt le plus injuste qui soit, est passée de 44 % à plus de 50 %.

[ ... ]Face à ce constat, on comprend mieux le portrait social de la France récemment dressé par l'INSEE, et l'on se convainc aisément de la nécessité d'un traitement beaucoup plus équitable et plus juste des contribuables français.

Pour conclure, je dirai que la situation de nos finances publiques est très difficile. Nous avons clairement indiqué notre préférence pour la progressivité de l'impôt et le respect du grand principe républicain qui veut que chacun contribue selon ses capacités. Or nous avons le sentiment que ce projet de loi de finances rectificative n'intègre pas suffisamment cette exigence.

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