"Le sujet n’est pas d’améliorer la situation actuelle ; c’est d’en sortir..."

L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note de la France un vendredi 13...

Une décision qui pose une nouvelle fois la question de la légitimité de ces agences. Standard and Poor's, Fitch et Moody's sont-ils de simples messagers, cibles des critiques parce qu'ils sont annonceurs de mauvaises nouvelles? Ou bien les thermomètres de la finance sont-ils pipés ?

[A L’ASSEMBLÉE] : Extrait de la Première séance du lundi 27 juin 2011

M. Jean-Pierre Brard :Il est également urgent de créer une agence publique de notation européenne comme le préconisent « les économistes atterrés ». Nous devons nous libérer du joug des agences Fitch, Moody's et Standard & Poor's, qui, on ne sait sur quels critères, dégradent les notes de solvabilité des États européens. Ces agences, détenues par les puissants de la finance tels Warren Buffett ou Marc Ladreit de Lacharrière, sont financées directement par les banques et leurs gros clients. Or, ce sont ces mêmes banques qui profitent actuellement des difficultés de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne.

Nicolas Sarkozy, en 2008, a feint de s'attaquer au problème, lorsqu'il disait : « Les agences de notation doivent être sanctionnées, car elles n'ont pas fait leur travail ». Qu'a-t-il fait dans ce sens ? Il a décoré en 2010 Marc Ladreit de Lacharrière, l'actionnaire majoritaire de Fitch, de l'Ordre national de la Légion d'honneur. Voilà comment le Président de la République punit les coupables, les fautifs, les incompétents, les incapables ! Oui, monsieur le ministre, vous ne pouvez pas l’ignorer, puisque cette décoration a dû être remise sur votre contingent, peut-être sans vous demander votre avis : les relations amicales, il les règle lui-même. Vous voyez, il y a des choses scandaleuses !

Mes chers collègues, 93 % des produits notés AAA en 2006 et 91 % de ceux de 2007 ont été dégradés depuis au statut de créance pourrie. Cela devrait vous faire réfléchir sur les agences de notation et sur les amitiés coupables du Président de la République.

L'augmentation du SMIC et la création d'une agence publique de notation européenne sont des exemples de mesures qui peuvent être mises en œuvre immédiatement.

Monsieur le ministre, le système que vous placez sur un piédestal n’est ni plus ni moins que la négation de notre devise républicaine. Entre rafistoler et rompre avec le système, notre groupe choisit de rompre. Le sujet n’est pas d’améliorer la situation actuelle ; c’est d’en sortir.

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